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My Body ≠ Ta Chose

Exposición / Maëlle Galerie / 1-3 rue Ramponeau - Le Grand Belleville / Paris, Ile-de-France, Francia
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Cuándo:
06 sep de 2019 - 26 oct de 2019

Inauguración:
06 sep de 2019 / 19:00h

Horario:
MIercoles sabado 14/19h

Precio:
Entrada gratuita

Comisariada por:
Rolando J. Carmona

Organizada por:
Maëlle Galerie

Artistas participantes:
Bárbara Wagner & Benjamin de Burca , Christto Sanz & Andrew Jay Weir - Christto & Andrew, Desi Santiago, Fannie Sosa, Jean François Boclé, Juan Downey, Paulo Nazareth
Etiquetas
Arte de Acción  Arte de Acción en Ile-de-France  Audiovisual  Audiovisual en Ile-de-France  Escultura  Escultura en Ile-de-France  Fotografía  Fotografía en Ile-de-France  Fotografía digital  Fotografía digital en Ile-de-France  Objeto Artístico  Video  Video arte  Videoperformance 

       


Descripción de la Exposición

MY BODY ≠ TA CHOSE « Je n’ai pas la prétention d’être jolie. J’ai les genoux pointus et les seins comme un garçon de dix-sept ans. Mais si mon visage est maigre et laid, si les dents me sortent de la bouche, mes yeux sont beaux et mon corps intelligent »1. Le 2 octobre 1925, une femme noire illumine La Revue nègre au Théâtre des Champs-Élysées ; elle danse le Charleston, dénudée et avec une jupe faites de bananes. Cette femme brillante, c’est Joséphine Baker.Ayant échappé au racisme américain, elle a très vite compris la dynamique du « bon colonisé ». À son arrivée à Paris, elle utilise son "corps intelligent" et s'auto-instrumentalise pour se libérer, développant une corporalité animale "naturelle", qui fait d'elle la première étoile noire en France. Si l'esclave Sawtche 2 était placé dans une cage comme un objet de désir, Joséphine Baker devient volontairement un curiosité digne d'une exposition universelle. En 1931, Baker réalise un succès inoubliable avec "J'ai deux amours". La même année que l’exposition coloniale de Vincennes, elle a chanté à Paris, alors que les noirs étaient toujours en cage à la porte Dorée. Mais qui désire un curiosite couvert de bananes ? « [Lorsque l’on] examine la nature de l’accueil que les Européens lui ont réservé, on constate le même rejet raciste, mais exprimé de manière autre, un racisme subtil et biaisé qui a fait d’elle la représentante d’une sexualité primitiviste débridée et diabolique à la fois, une sexualité noire capable d’assouvir tous les fantasmes érotiques du mâle blanc, chrétien et dompteur du monde sauvage.3 » Pour être libre, Baker devait mettre son corps au service du désir exotique. Cette relation se prête à plusieurs lectures, mais celle qui nous intéresse ici est celle du « corps intelligent », tour de force toujours aussi pertinent dans le monde contemporain. My body ≠ Ta chose est un projet où l'autre est intentionnellement réifié pour survivre à l'exotisme. Évoquant l’esprit de Joséphine Baker, l‘exposition n’a pas vocation à dénoncer ou victimiser. Au contraire, l’intention est de mettre en lumière des dynamiques où le contrôle de l’autre est exercé à partir de sa propre corporalité. My body ≠ Ta chose montre une sorte de "servitude volontaire" où le freak4 est un piège au service de l'autre. Des œuvres où l'artiste se moque de l'archétype tropical-sauvage à travers ce symbole ≠ qui représente l’inégalité ou la non-appartenance. Ce dispositif ne se limite pas à la manipulation du désir. Dans d’autres contextes, le corps, de manière intuitive, peut se défendre avec une attitude “sauvage”, face à l’agressivité du regard de l’autre. Un exemple majeur est l’oeuvre “Laughing Alligator” créée par Juan Downey durant un voyage en Amazonie en 1978. Dans cette œuvre, l’artiste et sa famille parcourent la jungle de l’Amazonie pour enquêter sur l’architecture funéraire des Yanomami et les supposés rites de cannibalisme. où ils mangent leurs morts dans des soupes de bananes. Au milieu de la forêt, avec une caméra à la main, à un moment du parcours Downey retourne sa caméra face aux guides Yanomami qui par instinct sortent leurs arcs et flèches dans un geste intuitif de défense. Ils pointent leurs armes sur lui, reconnaissant, sérieusement ou pas sa caméra comme une arme et son regard curieux comme une menace. À la fin de la vidéo se génère un processus d’anthropologie inversée, où les “Sauvages” Yanomami prennent la caméra et commencent à filmer cet étrange homme blanc. Cette animalité intuitive, dans certains cas est aussi un objet de dérision. Dans les régions touristiques de l’Amazonie on voit cette réaction se répéter : les indigènes caricaturent leurs corps et leur culture pour exploiter le regard du touriste. Que ce soit de manière intuitive comme les Yanomami dans la vidéo de Downey ou prémédité comme l’indigène de l’ethnie Pemón qui se déguise en Pocahontas pour toucher 1 dollar par photo. Ce processus d’intelligence corporelle est fascinant et a été source d’inspiration constante pour une centaine de créateurs et d’artistes contemporains conscients des dynamiques post-coloniales. Jean-François Bocle, évoque ce dispositif proposant la phrase “mon cannibalisme avale ton capitalisme”. Une expression ambiguë qui fait référence directe au fantasme de l’homme sauvage qui se montre “non-soumis” face à l’exploitation blanche. Paulo Nazareth, métisse brésilien, se met le crâne d’un cheval sur son visage pour mettre en vente son image d’homme bestial. Cette pièce se superpose à “Andrómeda” de Desi Santiago, un paysage tropical en latex translucide qui donne l'impression d’être fait de liquide seminal. Fannie Sosa , elle, avec un humour de « youtubeuse » nous présente « Cosmic ASS », un documentaire dans lequel elle analyse le sentiment symbolique et spirituel des mouvements du Twerk 3. Ce documentaire pose les bases pour mieux comprendre la vidéo du duo brésilien Bárbara Wagner et Benjamin de Burca. Comme une série d’annotations sur les relations entre corps, caméras et mouvements présents dans la documentation d’une danse typique du Nord-Est du Brésil, FAZ QUE VAI (SET TO GO) commente les significations du carnavalesque à l’intérieur des diverses stratégies de préservation du Frevo 5 comme image et produit. Mon corps n’est pas ta chose est un récit intime dans l’espace publique. Chacune de ces oeuvres parle de protections construites à partir de la mémoire génétique. Chacune parle de ce corps « intelligent et animal » qui se met sur la défensive avec un sourire, quant il se sent exploité… une parade qui n’atteint pas seulement le « bon sauvage ». Cette animalité réside aussi à l’intérieur de toutes les femmes hyper-féminine dont le regard glacial et la beauté coupe le souffle. 1) _Josephine Baker, entretien pour Marseille-Matin, le 21 novembre 1931. (2)_ Saartjie Baartman, parfois prénommée Sarah Baartman, de son vrai nom Sawtche, née vers 1788-1789 en Afrique du Sud et morte en 1815 à Paris, est une femmeréduite en esclavage et exhibée en Europe pour son large postérieur, où elle était connue sous le surnom de « Vénus hottentote ». (3)_ WENDL, Tobias. (2006). (4)_ Populaire. Nom que se donnent certains marginaux. (5)_ Le frevo est un genre musical carnavalesque et une danse du Brésil, principalement joué et dansé dans le nord-est du pays. L'UNESCO le déclare Patrimoine culturel immatériel de l'humanité en décembre 2012.


Imágenes de la Exposición
Juan Downey “The Laughing Alligator” 1979/ Video. Courtesy: Fundación Sala Mendoza,NOdo CCS, Marylis de Downey.

Entrada actualizada el el 23 may de 2020

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