Descripción de la Exposición
Ce printemps, les parisiens auront le privilège de découvrir enfin un des artistes favoris de la scène espagnole contemporaine, PEDRO CASTRORTEGA. Une vingtaine de peintures, sculptures, dessins au crayon graphite ou fusain, ainsi que des gravures seront présentées. Le peintre et sculpteur surréaliste, que les amateurs et collectionneurs connaissent déjà - au-delà de l'Espagne - en Allemagne (Berlin, Stuttgart), aux Etats-Unis (Chicago, Miami, New-York, Santa Fé), au Portugal, Vietnam, en Chine (Shanghaï), Thaïlande ou Amérique du Sud... avait jusqu'alors - de façon étonnante - peu présenté son travail en France.
Né en 1956, travaillant à Madrid, PEDRO CASTRORTEGA est reconnu par son univers original « paysage + portrait + nature morte + nus » qui condense en un seul les quatre genres picturaux, créant dans l'intimité du spectateur un enchevêtrement de perceptions rare et très prégnant... face auxquelles l'identité du spectateur n'a d'autres choix que se dissoudre.* « Ma géographie est l'homme » confie l'artiste... « Et l'expérience d'un individu face à la vie est une fiction à multiples facettes ». Cet entrelacement d'émotions est-il là pour nous montrer que le mental doit accepter de ne pas comprendre et se perdre, pour que l'intériorité première puisse se retrouver et l'homme, après être tombé, rêver à nouveau ?
Avec des tons doux comme une caresse, un cosmos rayonnant et inhabituel d'hommes ou femmes, d'animaux antropomorphes ou de fleurs défient les lois de la gravitation et flottent dans l'espace pour s'unir de façon silencieuse dans des métaphores fantastiques. Dans un chant qui hésite entre douleur et espoir, une terrestre humanité danse avec des anges célestes.** Les proportions et les forces entre les personnages s'inversent. « Un éléphant, l'animal le plus grand et le plus puissant de la terre, se dresse sur une montagne d'oiseaux. On dirait qu'il va les écraser, et pourtant il semblerait aussi que sa taille soit de proportions réduites par rapport à la taille de ces gigantesques oiseaux »*; une femme aussi légère qu'une plume s'envole avec l'immense l'oiseau qui la porte. Ce monde est-il heureux ? Le geste de l'artiste est bienveillant mais le trait sûr, quelquefois même exubérant, comme pour s'accorder avec un humour décapant qui surgit sans prévenir.
Les relations entre l'homme et la nature, avec laquelle PEDRO CASTRORTEGA entretient un rapport charnel, sont présentes dans chacune de ses fables poétiques. Plongé pendant son enfance entre montagnes et parties de chasse, sangliers et meutes de chiens élevés par son père, crapauds et mélodies d'oiseaux, PEDRO CASTRORTEGA n'a jamais cessé - en cette période de crise et de nécessaire régénération spirituelle et matérielle - de s'interroger sur notre capacité à vivre avec les autres espèces, sur lesquelles trop d'entre nous exercent pouvoir et violence.
Les sculptures de têtes à l'envers - en argile et pierre artificielle, dont les mots tels que « tendresse, amour, recherche, etc... » s'échappent du cou nous font heureusement entrevoir un homme nouveau en train de grandir. Les turbulences de notre société ne sont-elles pas le signe qu'un réveil collectif et une re-naissance pour le meilleur sont possibles ? Pourrons-nous enfin retrouver notre pleine puissance, pluriels, libres et en paix, conscients que le bonheur se trouve dans l'amour et pas dans une vaine conquête aux dépens des autres ?
Marc Chagall, Joan Miro, Max Ernst... l'onirique arche de Noé de PEDRO CASTRORTEGA est une explosion de vie qui transperce nos références et nous laisse stupéfaits.
*d'après Miguel Cereceda
** d'après Christophe Averty
Formación. 01 oct de 2024 - 04 abr de 2025 / PHotoEspaña / Madrid, España