Descripción de la Exposición Jordi Colomer est né à Barcelone (Espagne) en 1962. Actuellement, il réside et travaille entre Barcelone et Paris. Son oeuvre, marquée d'un fort sens sculptural, englobe de multiples disciplines et tout particulièrement la photographie et la vidéo ainsi que leur mise en scène dans l'espace d'exposition. Souvent, la création de situations relevant d'une sorte de 'théâtre dilaté' permet au spectateur d'évaluer sa relation avec les représentations et avec le rôle que lui-même joue dans et face à elles. La variété de moyens que convoque l'oeuvre de Jordi Colomer et la transversalité de son point de vue sont sans doute liées à sa formation plurielle d'architecte, artiste et historien de l'art, dans une Barcelone des années 80 en pleine effervescence postfranquiste. À partir de l'exposition 'Alta Comèdia', réalisée à Tarragone en 1993, Jordi Colomer commença à fusionner dans son travail sculpture, éléments de la scénographie théâtrale et références à l'architecture. C'est dès ces années là (plus particulièrement lorsqu'il découvre le cinéma d'avant-garde allemand des années 30), que la vidéo commence à s'imposer comme médiateur principal dans la relation que l'artiste maintiendra avec la performance, le théâtre et la sculpture. En 1997, il présente sa première oeuvre vidéo « Simo », dans une salle de projection in-situ au MACBA (Barcelone). Cette stratégie permet à Jordi Colomer de superposer l'espace théâtral, l'installation, comme sculpture habitable, et la micro-narration cinématographique. C'est ainsi qu'apparurent des pièces telles que Pianito (Le Petit Piano, 1999), Les Jumelles (2000) ou Le Dortoir (2001), qui complèteront une période marquée par un travail en sets de tournage extrêmement construits, où le décor détermine entièrement le comportement des personnages. À partir de 2001, la recherche scénographique de Jordi Colomer s'ouvre à l'espace urbain, explorant les divers scénarios de la vie sociale (quartiers, routes, déserts, terrasses...). Cette étape de son travail est caractérisée par les voyages, peut-être parce qu'ils lui permettent de garder un regard étranger sur les différents décors urbains qu'il cherche ou découvre. C'est l'époque, parmi de nombreuses autres oeuvres, d'Anarchitekton (2002-2004), un projet itinérant parcourant quatre grandes villes globales (Barcelone, Bucarest, Brasilia, Osaka), de No? Future! (tournée au Havre, 2004), Arabian Stars (2005) tourné au Yemen, ou de Cinecito (La Havane, 2006), ou encore En la Pampa (réalisée dans le désert d'Atacama, Chili, 2008), Avenida Ixtapaluca (des maisons pour Mexico, 2009) ou The Istanbul Map (Istanbul, 2010), ainsi que la trilogie newyorkaise « What will come » qui visite Coop City dans le Bronx, Levittown et The Hamptons. Dans ces oeuvres-voyages la thématique du déplacement revient en leitmotiv et l'action isolée d'un personnage condense la réflexion (teintée souvent d'humour absurde) sur les possibilités de survie poétique qu'offre la métropole contemporaine. Les travaux les plus récents présentent les multiples facettes de l'utopie, de la dystopie, et de leurs rapports avec la fiction. L' Avenir 2010, présente un groupe singulier de pioniers, dans une libre interprétation du projet Phalanstères de Charles Fourier, et « Prohibido cantar/No singing » 2012 superpose villes imaginaires et projets non réalisés sur des lieux très précis. Ayant en commun le geste fondateur d'une ville, elle évoque en même temps des projets mégalomanes de villes casino en Espagne, comme Gran escala ou Eurovegas et la ville de Mahagonny décrite par Bertoltd Brecht au moment où Las Vegas commençait à prendre forme au milieu du désert. Le film La Soupe américaine / The American Soup Une partie du projet de Jordi Colomer est un film tourné en Normandie, à Pont-Audemer, dans une cité d'habitations d'urgence d'après-guerre de type UK 100, pré-fabriqués d'origine américaine, restés en place et encore habités aujourd'hui. Le film mêle à des images d'archives, les images filmées par l'artiste. Le montage qui passe d'un univers à l'autre crée sa propre temporalité. Dans ces cités temporaires, la vie quotidienne s'est développée autour de ces bâtiments précaires, éphémères et s'est inscrite dans la durée. Jordi Colomer imagine des scènes reprenant leur histoire et celle de leurs habitants. Les images d'archives, images inspiration, sont le point de départ de certains cadrages ou éclairages qui entraînent le spectateur dans un univers au bord de la fiction. Dans un UK 100, une dizaine de personnes, réunies autour d'une table où s'entasse une multitude de boîtes en plastique coloré, participent à un atelier de dégustation orchestré par un chef cuisinier. Ces boîtes, à la fois récipients et devenues symboles de la standardisation américaine, sont à mettre en rapport avec le UK 100 ici décor et archétype des constructions pré-fabriquées. Une mousse blanche envahit de manière incompréhensible les récipients et l'espace de la cuisine. La décoration du salon est composée d'oeuvres de la collection du FRAC Basse-Normandie accrochées en un lieu inhabituel. Elles font partie entière de la scène et participent des sujets de discussions environnants. Une de ces oeuvres, une photographie de l'artiste Bill Owens, montre une réunion Tupperware dans une maison de la « Suburbia » américaine des années 70. Bill Owens demandait aux personnes photographiées de rédiger les légendes de ses photos. «C'est un plaisir d'organiser des fêtes Tupperware chez moi. Ceci me permet de causer avec mes amies. Vraiment Tupperware c'est le rêve de la femme au foyer, j'épargne du temps et de l'argent parce qu'il permet de conserver les aliments.» Outre sa présence comme élément de décor, cette photographie inspire la séquence principale du film. L'oeuvre de Jordi Colomer se nourrit aussi de l'histoire du lieu filmé et du contexte social dans lequel il intervient. C'est pourquoi l'artiste n'a choisi ses acteurs que parmi des personnes habitant dans des UK 100. Ces personnes connaissent ces lieux, les anedoctes qui s'y rapportent, le mode de vie qu'ils engendrent. Les dialogues ne sont pas écrits. Ils sont l'oeuvre des acteurs, laissés libres de jeu. Le tournage, les oeuvres environnantes, les histoires de vie dans ces maisons pré-fabriquées, la vie quotidienne, la nourriture, les militaires, autant de sujets abordés, évoqués, présents dans les discussions des protagonistes. L'exposition au FRAC Basse-Normandie Jordi Colomer crée au FRAC un environnement qui témoigne de l'Histoire, de l'histoire du FRAC mais atteint aussi par la fiction un certain degré du réel. Des éléments de fenêtres et de portes du baraquement UK 100 découvert par Jordi Colomer en premier lieu dans la cour de l'ancienne école des Beaux Arts de Caen, sont présentées contre un mur, sortes de reliques, et deviennent par leur transposition des sculptures qui témoignent d'un passé révolu. Le décor se poursuit tout au long de l'exposition par la présence de ces maisons pré-fabriquées dans le film La Soupe américaine / The American Soup réalisé pour l'occasion. Les oeuvres de la collection du FRAC, choisies par Jordi Colomer et vues dans le film, sont présentées: Martha Rosler, Photo-Op, from the new series « Bringing the War Home: House Beautiful » ; Dan Graham, Bathroom Mirror, Model House, Staten Island, N.Y., 1974, Bathroom Mirror, Model House, Marin County, California, 1985 ; Raymond Hains, Sans titre ; Benoît Grimbert, Sans titre 012, Caen ; Renaud Auguste-Dormeuil, The Day Before_Star System_Caen_June 05,1944_23:59 ; François Curlet, Bunker pour 6 oeufs ; George Dupin, une photographie de la série Big Jérusalem ; Didier Marcel, Sans titre (Prefab Church, d'après E.T.) ; Bill Owens, S-29 Tupperware ; Sophie Ristelhueber, une photographie de la série Fait. Ces oeuvres, en lien à l'architecture - comme celle de Didier Marcel, maquette qui rappelle les bâtiments américains - ou en lien à des conflits - comme la photographie de Sophie Ristelhueber, témoin des traces d'obus laissées après un bombardement - relient film et exposition. Une intervention de Michel Blazy, un mélange de neige artificielle irisée et d'agar-agar, recouvre deux murs de l'exposition et accompagne le parcours. Ces murs créent une ambiance de fête kitsch et hors du temps.
Grandes Eventos, 25 mar de 2014
Jordi Colomer y Juan Muñoz, únicos artistas españoles en Manifesta 10
Por ARTEINFORMADO
Jordi Colomer (Barcelona, 1962) y el fallecido Juan Muñoz (Madrid, 1953 - Ibiza, 2001) son los dos únicos españoles que participarán en la próxima Manifesta 10, la bienal de arte ...
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