Descripción de la Exposición
Avant-propos
L'Hôtel Départemental des Arts, centre d'art du Var (HOA Var) a souhaité, depuis plusieurs années déjà, construire une réflexion artistique sur les mutations de la société contemporaine.
Ainsi, la question des rapports entre la modernité et l'identité a mobilisé l'attention et l'action du centre d'art de façon particulière.
A travers le travail du dessinateur Moebius, l'HDA Var a cherché à explorer la relation de l'homme moderne avec la métaphysique; grâce à la collection photographique de Florence et Damien Bachelot il a pu approcher la complexité de l'intimité que nous entretenons avec la ville contemporaine. Alain Fleischer nous a pour sa part confrontés aux profonds changements de statut de l'image dans les sociétés actuelles.
Joana Vasconcelos nous plonge, comme peu d'artistes d'aujourd'hui, dans les entrelacements entre modernité et tradition, mythologie et matérialisme, artisanat et art.
Il est peu dire que la féminité se place au centre de son travail. Peu d'oeuvres n'échappent à son regard ironique et grinçant sur la place de la femme dans le monde contemporain. Si les valkyries, qui peuplent ses créations, nous renvoient à la mythologie de la femme guerrière, « Fashion Victims » ou « Style for Your Hair » portent une vision plus distanciée, loin des stéréotypes ou des discours normatifs.
De même, l'intime dialogue entre l'artisanat portugais, à qui l'artiste rend un hommage permanent, et l'art semble enfin offrir un chemin fécond à la difficile confrontation entre ces deux mondes, si souvent opposés et ici réconciliés.
Mais sous cette première approche, apparaît rapidement la violence de la condition humaine ainsi que l'ambiguïté de notre rapport à l'animalité. Dans le même temps, Joana Vasconcelos s'interroge sur la vacuité de nos tentatives pour nous protéger de la violence dont nous sommes nous-mêmes les auteurs.
Ainsi sous un angle baroque et spectaculaire, Joana Vasconcelos nous propose un abord complexe de l'homme dans le monde contemporain. Elle trace également le chemin d'une alternative au lissage aussi bien des esthétiques que des modes de vie.
En faisant appel à Jean François Chougnet, avec qui Joana Vasconcelos a souvent collaboré, aussi bien à la Biennale de Venise qu'au Château de Versailles, l'HDA Var a souhaité proposer le regard d'un commissaire d'exposition exigeant et complice qui se place dans un compagnonnage au long cours.
D'autre part, afin de présenter cet exceptionnel travail aux jeunes va rois, le Département du Var et l'Education nationale mettent à la disposition des collèges, depuis plus d'un an, une malle pédagogique créée par Joana Vasconcelos. Cette initiative a ainsi a permis à plusieurs centaines d'enfants d'approcher l'oeuvre de l'artiste et ainsi préparer leur visite à l'HDA Var. Il y a peu d'occasions, dans la vie d'une institution muséale, de pouvoir préparer la réception d'une exposition dans de telles conditions.
Cette exposition a pu ainsi s'inscrire de façon exemplaire aussi bien dans le projet artistique de l'HDA Var que de la politique culturelle du Département.
L'HDA Var - Centre d'art
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Joana Vasconcelos
« Exagérer pour inventer»
Exposition du 13 juillet au 18 novembre 2018
À partir du 13 juillet et pendant quatre mois, le centre d'art du Département du Var dédie l'ensemble de ses espaces à l'artiste internationale Joana Vasconcelos. Après le Château de Versailles en 2012, le Pavillon du Portugal de la biennale de Venise en 2013, le Palazzo Grassi en 2015 et le Guggenheim de Bilbao à partir du 30 juin, c'est à Toulon que cet été l'artiste d'origine portugaise a choisi d'installer ses étonnantes créations, dont une toute nouvelle « Valqufria » produite spécifiquement pour l'exposition.
L'exposition propose de plonger le visiteur dans l'univers de cette immense artiste qui ne cesse d'interroger, non sans ironie et fantaisie, le féminin, dans sa dimension sociale et politique. Le commissaire précise: « Le sous-titre « Exagérer pour inventer » est une sorte de manifeste: c'est par l'exagération des formes, que l'art d'aujourd'hui retrouve son inventivité. La nature du processus créatif de Joana Vasconcelos est fondée sur l'appropriation, la dé-contextualisation et la subversion des objets préexistants. Ses sculptures et installations, révélatrices d'un vrai sens des proportions et de la couleur, défient les pesanteurs du quotidien.
Joana Vasconcelos travaille avec des objets de tous les jours et des traditions artisanales portugaises comme les carreaux, la céramique, le tissu, la broderie et le crochet, avec de somptueuses explosions de couleurs et de matériaux. Partant d'ingénieuses opérations de déplacement, qui ont pu évoquer les ready-made et les pratiques du Nouveau Réalisme, l'artiste offre une vision complice, mais aussi critique de la société contemporaine. Elle évoque, toujours avec distanciation, le statut de la femme ou l'identité nationale.
Pour cette nouvelle proposition, elle a choisi d'envahir les espaces avec une « Valqufria » [Valkyrie] inédite, produite par l'HDA Var. Cette nouvelle pièce s'inscrit dans la série des Valquirias que Joana Vasconcelos a développé ces dernières années, et qui prennent la forme de créatures textiles proliférantes, comme celle que l'on a pu découvrir en 2016 à l'ARoS Aarhus Art Museum au Danemark.
L'exposition à Toulon présentera également plus de vingt oeuvres importantes conçues par l'artiste ces dernières années, parmi lesquelles un choix d'oeuvres iconiques comme celles réalisées à partir des modèles animaliers du grand artiste portugais Rafael Bordalo Pinheiro, recouvertes de crochet. Les créations textiles sont également à l'honneur avec Big Booby, ainsi que des pièces incorporant les azulejos, ces carreaux de faïence portugais qui ornent palais et maisons ou encore les carreaux de la fabrique traditionnelle Viüva Lam ego.
L'exposition reviendra sur des pièces plus anciennes et peu présentées dans les dernières grandes expositions consacrées à l'artiste comme Bundex Car (2002), Neoblanc (2002), Euro-visiio [Euro-vision] (2005) et Passerelle (2006) à l'ironie grinçante. Sera également réalisée pour l'HDA Var une nouvelle version d'une pièce ancienne Fashion Victim.
Toutes ont en commun d'offrir au visiteur la possibilité de regarder le quotidien autrement et, ainsi de le transcender, tant chacune d'elle l'invite à plonger dans un monde alternatif, qu'il soit dérangeant, ludique ou enchanté.