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Cronotopo

Exposición / Musée Régional d'Art Contemporain Languedoc-Roussillon / 146, avenue de la plage - BP 4 - Sérignan / Languedoc-Roussillon, Francia
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Cuándo:
28 jun de 2015 - 30 ago de 2015

Inauguración:
28 jun de 2015

Comisariada por:
Dorothée Dupuis, Oliver Martínez Kandt

Organizada por:
Musée Régional d'Art Contemporain Languedoc-Roussillon

Artistas participantes:
Mariana Castillo Deball
Etiquetas
Fotografía  Fotografía en Languedoc-Roussillon  Instalacion  Instalacion en Languedoc-Roussillon 

       


Descripción de la Exposición

Dans sa pratique, Mariana Castillo Deball aborde de façon conceptuelle différents domaines tels l'archéologie, l'histoire ou l'ethnographie au sein d'installations combinant sculpture, photographie, vidéo et dessin. Elle analyse la formation des vocabulaires formels et critique en jeu dans la production des objets à travers l'histoire, dévoilant les récits politiques et sociaux qui sous-tendent cette production. Ses recherches mettent à jour les luttes de pouvoir et les négociations inhérentes aux processus de production quels qu'ils soient, et notamment ceux à l'oeuvre dans les situations actuelles dites «post-coloniales». Castillo Deball met le temps long de la recherche et du travail de terrain au coeur de sa pratique, s'appropriant les méthodes issues de l'archéologie et de l'ethnographie de manière ludique, déchiffrant les approximations, erreurs et contradictions inhérentes au fait d'étudier une culture comme un matériau fixe, défini. L'artiste collabore souvent avec d'autres producteurs, qu'il s'agisse d'auteurs, d'artisans, d'autres artistes ou d'acteurs institutionnels, dans un processus ouvert visant à rendre visible les implications politiques, parfois ambivalentes, de leurs activités et de leur engagement. Pour Cronotopo, Castillo Deball présente une sélection de travaux récents ainsi que de nouvelles productions qui révèlent le caractère évolutif de son processus de travail. Au Mrac seront ainsi présentés deux travaux majeurs spécifiquement adaptés ou produits pour les espaces d'expositions temporaires du musée. Nuremberg Map of Tenochtitlan (2013) est une oeuvre monumentale couvrant l'intégralité du sol de l'une des deux salles d'exposition. Fait de simple planches de bois gravées, assemblées de façon à former un dessin gigantesque, ce sol reproduit la première carte de Tenochtitlán envoyée aux Européens, et demeure l'une des rares cartes, ainsi que l'une des plus connues, qui nous soit parvenue de cet empire Aztèque pré-colonial. En 1521, le conquistador Hernán Cortés envoie au roi d'Espagne une carte et une lettre pour lui décrire la capitale Aztèque qu'il a découverte et est en passe de conquérir. Cette carte, dessinée par un indien tlacuilo, est une illustration détaillée de la ville, reflétant la vision idéalisée de Cortés: un joyau s'élevant au centre d'un lac d'azur, une civilisation riche, accueillante et ordonnée dont le seul défaut serait son goût pour les rituels sacrificiels qu'il s'agira bientôt de remplacer par une foi chrétienne vue comme plus « évoluée ». Cette description de Tenochtitlán a permis de justifier la poursuite de la coûteuse conquête expansionniste aux Amériques, non seulement auprès du roi d'Espagne Charles V mais également dans l'Europe entière. En effet, la reproduction de cette carte à Nuremberg en 1524, ainsi que la transcription en latin de la lettre l'accompagnant, enflamme l'imagination des Européens et provoque leur soutien à cette entreprise de colonisation. Le motif gravé du sol de Nuremberg Map of Tenochtitlan (2013) est aussi pensé comme une matrice, à partir de laquelle des impressions de chacune des plaques ont été réalisées sur papier, donnant au bois du sol sa teinte sombre par le biais du processus d'impression. L'oeuvre Atlas (2014), issue de ce processus, est un livre de très grande dimension dont les pages nous livrent sous l'angle du fragment la carte et les narrations qu'elles contiennent. Dans le même espace sont présentées deux photographies de la série Umriss (2014), montrant deux grands masques de bois coloré, vus de dos, à l'aspect anthropomorphique dérangeant. Ces photos sont inspirées d'une publicité mexicaine des années 1980 pour un anti-dépresseur que l'artiste a recomposé en utilisant des masques du Musée ethnographique de Berlin. L'artiste effectue ici un commentaire malicieux bien que tragique sur la mélancolie inhérente à nos temps post-coloniaux. Who will measure the space, who will tell me the time? (2015) [Qui mesurera l'espace, qui me dira le temps?] est la seconde occurrence d'une oeuvre dont la production a commencé en janvier dernier à l'occasion d'une exposition monographique au Musée de Oaxaca, Mexique. Castillo Deball a travaillé en collaboration avec un atelier de céramiques traditionnelles, le Taller Coatlicue (Famille Martinez Alarzón, Atzompa) et l'ONG Innovando la tradición A.C, pour réaliser une série de céramiques prenant pour point de départ des figures archéologiques présentes au musée pré-hispanique Rufino Tamayo à Oaxaca, combinées à des éléments figuratifs plus contemporains comme des engrenages, des noix ou des jouets. Ces éléments sont superposés afin de former des colonnes, chacune fonctionnant comme un récit sculptural autonome proposé par les artisans eux-mêmes et chargé de répondre à ces deux questions: «Comment peut-on raconter l'histoire de l'univers en 100 an?» «Comment peut-on raconter l'histoire de l'univers en une journée?» Les colonnes jouent avec le décalage anachronique entre les formes utilisées, soulignant de façon malicieuse la tension cruciale entre créativité et respect de la tradition inhérente à la pratique de l'artisanat. Castillo Deball conçoit l'art contemporain comme un moyen de générer des discussions liées à la représentation et à l'actualisation du projet de la modernité, à une époque où la globalisation semble avoir touché à peu près tous les recoins du globe et où les identités locales et vernaculaires semblent s'effacer irrémédiablement devant la figure omniprésente du consommateur global occidentalisé. Cherchant à remettre en question certains concepts comme celui d' «authenticité» ou d' «origine», l'artiste affirme ce faisant l'ingénieuse capacité humaine à hybrider et «cannibaliser» d'autres cultures dans le but de survivre, comme une caractéristique universelle et libératrice de l'espèce humaine. Mariana Castillo Deball (Mexico, 1975) vit et travaille entre Mexico et Berlin. Ses expositions récentes ont eu lieu: Museo de Arte Contemporáneo de Oaxaca; Hamburger Bahnhof-Museum für Gegenwart, dans le cadre du Preis der Nationalgalerie für Junge Kunst 2014, à Berlin; Kurimanzutto, Mexico; Salomon R. Guggenheim, New York; 8 Biennale de Berlin; CCA Glasgow Scotland / Chisenhale Gallery, Londres; TEOR / éTica, Costa Rica; Haus Konstruktiv, Zürich; dOCUMENTA 13, Kassel; 54th Venice Biennale; El Eco Experimental Museum, Mexico; Wien Lukatsch, Berlin; Kölnischer Kunstverein; Kunst Halle Sankt Gallen; Manifesta 7; Museo de Arte Carrillo Gil, Mexico, entre autres.


Entrada actualizada el el 25 jun de 2015

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