L’une des caractéristiques de l’art multiforme, pour certains inclassable, de Becerra, c’est d’expérimenter des techniques, des matériaux, des espaces, des cultures ; c’est mélanger des temps, passer de l’ancestral au contemporain, du conceptuel au matériel, sans jamais perdre de vue son objectif premier d’être « un perpétuel observateur » de la nature, un témoin et un passeur de la transformation, « de ce qui est lié au corps et à l’esprit » et qui fonde son appartenance au territoire. Becerra déclarait en 1996, la mémoire d’un instant qui pressent le futur, c’est le rythme qui nous meut dans le silence de la création. L’artiste a noué dans son imaginaire constructif, un réseau vital et dynamique où l’écho des origines rebondit sur celui des spéculations du futur ; au-delà de la géographie, au-delà de la nature, au-delà de la matière, au-delà de la culture et de l’esthétique, au-delà du sacré.