Descripción de la Exposición
Une femme effectue des démarches administratives, des recherches juridiques pour devenir apatride. Sans succès. Son échec illustre une fixité de notre identité dont l'état est le propriétaire. Quelle est cette relation qui nous lie à la nation? A-t-elle à voir avec l'amour? En déplacement à Cuba, cette femme, l'artiste Núria Güell, va répondre aux incessantes demandes en mariage qu'elle reçoit et qui visent à obtenir des papiers pour l'Espagne. Elle organisera un jury de prostituées pour élire l'heureux gagnant, futur mari et futur Espagnol. Car les prostituées s'y connaissent en homme. C'est à Léon que Núria Güell a interviewé différentes travailleuses du sexe, pour qu'elles lui transmettent leur savoir de ces clients dont elles s'occupent chaque jour, de leur rapport à leur masculinité. Les liens qui unissent les hommes, les femmes et la loi, qu'elle soit divine, séculaire ou populaire, sont ancestraux, comme le montrent les copies de tableaux d'art religieux de l'époque coloniale présentées au centre d’art. De jeunes femmes abusées et des proxénètes nous en font la lecture. Oui, la loi est centrale. Car quand une femme artiste veut devenir mère en Espagne, l'état ne prévoit rien pour elle. Là encore il faudra chercher et produire une clause administrative adéquate. L'incarnation de la loi se fait par ces hommes et ces femmes qui ont pu être à un moment de leur vie, par choix ou par obligation, le bras armé de l’État. De Cuba à Brétigny, Núria Güell observe certains, discute avec d’autres, pour comprendre leur vision de ce lien, leur conception de ces différentes formes d’affection et de pouvoir que sont la patrie et l’amour.
Céline Poulin
Actualidad, 08 oct de 2018
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