Descripción de la Exposición
Née en 1962, La Ribot avait 13 ans à la mort de Franco. Mais « les dictatures engendrent des cœurs avides de liberté et d’indépendance. C’est le rêve inculqué » dit-elle. Et de fait, son adolescence, elle l’a vécue dans un pays en pleine transition démocratique, emporté par une aspiration nouvelle à la liberté, traversé par des revendications féministes, dont elle a tiré la substance pour concevoir une œuvre transdisciplinaire, à la fois chorégraphique, filmique et plastique qui trouve à s’exprimer aussi bien sur scène que dans une salle de musée ou de centre d’art.
Son ancrage dans les pratiques chorégraphiques remonte à son adolescence puisqu'elle s'est formée à la danse classique dès le milieu des années 1970. Elle s'orientera cependant très vite vers la danse contemporaine, qu'elle ira étudier à l'étranger, commençant une itinérance qui perdurera tout au long de sa carrière. En effet, son insatiable curiosité et son esprit critique la lancent dans un parcours qui la fera vivre et travailler en France, aux États-Unis, en Allemagne, en Grande-Bretagne ou encore en Suisse, mais elle restera profondément attachée à l'Espagne et à son bouillonnement intellectuel et artistique. Elle reviendra notamment y travailler dans les années 1980, fondant Bocanada Danza à Madrid avec la chorégraphe Blanca Calvo. Aujourd’hui, elle vit, travaille à Genève, où elle a fondé sa propre compagnie.
Privilégiant l’économie de moyen, la rigueur, avec énergie et humour, La Ribot fait du corps à la fois la matière première et le sujet de son travail, qu’il s’agisse de son propre corps, de celui des danseurs ou de celui des autres qu’elle associe parfois, qu’ils soient visiteurs ou spectateurs. « Soli, explorations collaboratives, recherches avec des amateurs, installations et images en mouvement présentent dès lors les facettes d’une pratique protéiforme, qui ne cesse de mettre en jeu le droit du corps » (1). Ce faisant, La Ribot inscrit son travail dans une réflexion sur le corps politique et social, en questionnant les préjugés sexistes et épousant la cause des femmes, en s’intéressant aux figurants et aux laissés-pour-compte, voire aux victimes de violence privée ou d’Etat.
Parce qu’une installation majeure de La Ribot, « Walk the Bastards (2017) », a intégré récemment sa collection, laquelle interroge la notion de temps et, au sein de cette question, la dimension performative et transdisciplinaire, le Frac a souhaité consacrer une exposition monographique à cette artiste « indisciplinée ». On y découvrira, au travers d’installations nouvelles ou inédites en France, de films et de photographies récentes telles celles réalisées au Prado, combien la dimension plastique et le dialogue avec les arts visuels sont omniprésents dans le travail de l’artiste. L’exposition sera ponctuée de performances chorégraphiques (Pièce Distinguée 54 et LaBOLA) afin de réaffirmer la dimension vivante de sa démarche.
(1) Marcella Lista, Conservatrice en chef de la collection Nouveaux Médias, Musée national d’art moderne-Centre Pompidou, Paris 2020
Exposición. 19 nov de 2024 - 02 mar de 2025 / Museo Nacional del Prado / Madrid, España
Formación. 23 nov de 2024 - 29 nov de 2024 / Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía (MNCARS) / Madrid, España